History

La Seigneurie de la Boissière, Boessière, Bouexière.

          Introduction.

 Cette seigneurie ou sieurie de Plusquellec est souvent passée sous silence devant celle des « Ploesquellec » et sa maison féodale, des « Rosmadec », des « Trogoff », des « Montmorency » et des « Chastel » de plus haute noblesse.
Puis le 31 décembre 1584, après la signature des lettres patentes entre Albert de Gondi, duc de Retz et l’abbé de Sainte Croix de Quimperlé, ratifiant la prise de possession officielle de la Châtellenie de Callac et seigneurie de Plusquellec par les bénédictins de Quimperlé, cette sieurie de la Boissière eut bien du mal à coexister avec le monastère. Ce qui ne l’empêcha pas d’essaimer par de multiples alliances dans le Trégor, le Penthièvre et d’autres paroisses de Cornouaille comme le décrit le dictionnaire[1] universel de la noblesse française de M. de Courcelles, édité en 1821 :

« De la BOUEXIERE, (BOISSIERE), seigneurs de Lannuic, de Rosneguen, de Longueville, du Cosquer, de Kernévé, de Kerret, ressorts de Guingamp, de Rennes, de Lannion et de Carhaix, évêché de Tréguier et de Cornouaille, maintenus par arrêts des 12 juin, 16 août et 9 septembre 1669 et 17 octobre 1670, sur preuves remontées à Guillaume de la Boissière, écuyer, seigneur de la Boissière, paroisse de Plusquellec, mentionné dans la Réformation de 1445, issu par divers degré de Guillaume de la Boissière, seigneur de la Rivière, qui vivait en 1200. Leurs descendants ont formé plusieurs branches connues sous les dénominations précitées et se sont alliées aux maisons de Bidé, du Bois, du Bois-Boessel, Le Borgne, du Bot, de la Boullaye, le Brun de Kerprat, le Champion, de Coatanezre, de Coatquiriou, Cotts, de l’Escoublé, de la Fontaine Bréhihné, de Forget, de la Fruglays, le Gonidec, de Guéguen, de Guillonheuc, Huon, Jouvel de Launay, de Kerdrain, de Kerg, de Kergariou, de Kerhoënt, de Kerlin(v)iou, de Land ver, de Labalestrier, de Lesquen, de Mahon, de la Marre, du Marz, de la Motte, du Pin, Pinard, de Retz, de Roudicon, de St Laurent, de St Méloir, de Taillard, Le Vicomte, de Vieux Chastel, de la Vigne, du Cleuz,  etc… »

 

Blason de la Boissière                De sable au sautoir d’or

Généalogie succincte.

  La seigneurie de la Boissière[3] est attestée à Plusquellec depuis le 15ème Siècle et le premier personnage cité est Henry de la Boissière et son épouse Jehanne de Beaucours vers 1400.
Leur fils Guillaume, premier du nom, apparaît dans la réformation de 1445( ?) ainsi que son fils Guillaume II qui épousa en premières noces  Marguerite Guillegour et en seconde noces  Péronelle de Kerdrein, dont Bertrand de la Boissière qui épousa Aliette  de Kerliv(n)iou, dont Charles de la Boissière qui épousa Marie Lalbalestrier, dont Yves de la Boissière qui épousa Marie Forget, dont Louis de la Boissière, sieur de Keranlouant, qui épousa Françoise Loas, dont Henry de la Boissière qui épousa Janne Le Vicomte, dont sont issus Marc Antoine de la Boissière I, sieur de Lannuic, qui épousa Anne de Boisboessel, dont  Marc Antoine II, sieur de Lannuic, Olivier de la Boissière, sieur de la Boissière et Charles de la Boissière, sieur de Marquès.

Réformation de la Noblesse du 12 juin 1669.

  Devant la chambre de Rennes, le procureur du roi faisant droit à leur demande, a déclaré :
«  Marc Antoine de la Boissière, son fils Jacques et ses frères Olivier et Charles de la Boissière, ainsi que leurs descendants, nobles issus d’ancienne extraction noble et comme tels leur a permis de prendre la qualité d’écuyers et les a maintenus au droit d’avoir armes et écussons »

Le texte extrait du registre de la réformation de la noblesse de janvier 1668 qui maintient les Boissière en qualité de nobles, cite à la réformation de 1445( ?), Les premiers écuyers sieurs de la Boissière, Guillaume, premier du nom, son fils autre Guillaume, et Allain de la Boissière.
La montre[4] de 1427-1428 concernant la réformation des nobles de l’évêché de Cornouaille confirme ces indications et apporte un supplément d’informations : Guillaume et son fils demeurent au manoir de la Boissière avec Guillaume Le Turluer comme métayer ; Allain, frère de Guillaume demeure au manoir de Lestrédiec avec Guillaume Quéméner comme métayer.


On retrouve la signature de Denys Guenier, alors notaire, sur 2 actes datant du 14 juillet 1693 et du 23 septembre 1693 à la Seigneurie de Saint-Loha en Plounévez-Moëdec:"MÉDIAS": AD 22 E 2380
- Transcription dans la rubrique "Médias" et résumé de l'acte notarial de la Seigneurie de Saint Loha en Plounévez-Moëdec datant du 14 juillet 1693, par Michel Huon:
"Le 14 juillet 1693 est signé un contrat de fermage du moulin de Saint Lauha ou Saint Loha, aussi appelé moulin Richard, passé entre Charles de La Boissiere seigneur du Marquès et Janne de La Forest sa femme avec Louis Le Tertre (sosa 1794), veuf de Françoise Larmet (sosa 1795), meunier, qui demeure au moulin de la seigneurie de Belisle. Le bail est de cinq ans."
Le prix en est de soixante trois livres par an plus neuf livres à payer à la fille aînée du seigneur du Marquès (Renée De La Boissière) pour une paire de gants!

 De plus Louis Le Tertre doit payer au Seigneur et Dame du Marquès la somme de cent cinquante livres pour les droits tournants et moulants, reversés à l'ancien meunier, Yves Le Quéré, qui les avaient payés à son arrivée. Comme Louis Le Tertre n'a pas cette somme, il s'engage à la payer par la pension que lui verse annuellement ses enfants : soixante quinze livres. Ses enfants sont ici nommés : Jean Le Tertre, Marguerite Le Tertre (sosa 897) épouse de François.4 Huon (sosa 896), et Anne Le Tertre épouse de Jan Henry. Il a également la possibilité de congédier s'il le désire le meunier qui tient alors le moulin, Yves Le Quéré. Le Seigneur du Marques Charles De La Boissières'engage à faire faire une nouvelle porte dans le moulin. Cependant, deux mois plus tard le 22 septembre 1693, Louis Le Tertre résilie son contrat de bail, avant donc qu'il entre en application à la Saint Michel. En 1693, Louis Le Tertre devait être âgé. Son épouse Françoise Larmet est décédée en 1690. Il a alors partagé ses biens entre ses enfants : c'est pour cela que ses derniers lui versent une pension annuelle. Peut-être veut-il démontrer qu'il est encore solide, qu'il peut tenir un moulin et ne veut pas dépendre de ses enfants ? Et que la sagesse l'y a fait renoncer ? Peut-être était-ce pour aider un de ses enfants : son fils Jan, et sa fille Anne avec son mari Jan Henry, sont aussi meuniers: Jean Le Tertre époux de Françoise Le Morellec sont meuniers à Bellisle en 1691 puis au moulin de Trobodec en Gurunhuel. Anne Le Tertre & Jan Henry sont meuniers au moulin de Locmaria en Ploumagoar! Peut-être n'ont-ils pas voulu de ce moulin de Saint Loha? Enfin, peut-être que Louis Le Tertre n'a pas pu s'arranger avec l'ancien meunier Yves Le Quéré car son successeur a eu cette difficulté, ou bien que l'affaire n'était pas si bonne !


Toujours est-il que le 23 septembre 1693 François Cabiten et son épouse Janne Huon, de Plouaret,prendront le moulin de Saint Lauha en Plounévez-Moëdec..."
- Michel Huon le 17.5.2013 -

En 1710, dans un " Rolle de répartition de la somme de treize mil sept cent trente livres qui doit estre imposée sur toutes les seigneuries et fiefs ecclésiastique et laïques de l'évesché de Tréguier "
(Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, C 3479), on trouve mentionnée à Plounévez-Moëdec (Plounevez) la seigneurie de Querprigent Querbabu au sieur marquis du Cludon (60 livres), la seigneurie de Loha au sieur de la Boissière et Marquès (10 livres).